La plus grande perte de biodiversité n’a pas lieu dans les zones de culture intensive européenne ni dans les zones déforestées, mais sur et dans notre corps, comme l’affirme Marc-André Sélosse (biologiste et vulgarisateur hors pair dont je vous conseille vivement les écrits).
Qu’est-ce que le microbiote ?
Le microbiote, sujet trop peu abordé lors de notre éducation primaire, est un ensemble de bactéries, virus, champignons et autres micro-organismes qui vivent autour de nous et en nous.
Le terme de microbiote équivaut à la flore intestinale banale et non pathogène. Cet ensemble a des facultés microbiotiques donc bénéfiques à l’organisme. Si la première réaction face à cette réalité est souvent le dégoût, ces organismes représentent pourtant un pilier fondamental de notre santé en assurant de nombreux services : production de vitamines, défenses immunitaires et digestion.
Par exemple, les fibres et une partie des glucides ne sont pas digérées par les enzymes de notre système digestif, mais dégradées par le microbiote dans le colon. Il joue aussi un rôle de barrière contre les pathogènes. Votre corps est comme une ville grouillante de micro-habitants qui travaillent dur pour vous maintenir en forme.
Vous avez dit « bon » microbe ?
La surprotection naturelle, exacerbée par la crise COVID, a créé un climat anxiogène à l’égard des bactéries. Nous sommes constamment incités à nous tenir loin des foyers microbiologiques et, par extension, nous considérons tout ce qui n’est pas « propre » comme potentiellement dangereux. Cela concerne notamment l’environnement naturel et tout ce qui sort des normes habituelles. Cet ensemble de microbes est une richesse que nous devons cultiver, tant pour nous que pour nos enfants.
Cette diversité bactérienne et mycologique se transmet de génération en génération, la première transmission ayant lieu lors de la naissance. La mère transmet une partie de son microbiote pendant l’accouchement. Ce lot d’espèces est unique à chaque individu, telle une empreinte digitale.
Comment prendre soin de ces minuscules colocs qui ne paient pas de loyer mais qui font tout le ménage ?
Ce patrimoine s’enrichit à travers nos activités et notre alimentation. Parlons d’alimentation, car le sujet nous tient à cœur chez Gibier pour Tous. La majorité des micro-organismes chez l’humain se trouve dans notre système digestif. Avant tout, et c’est ce que nous prônons, il est nécessaire d’avoir une alimentation saine et équilibrée. Pour cela, Yuka le met aussi très bien en valeur avec cet article https://yuka.io/microbiote-sante/. Le stress, la fatigue, une alimentation déséquilibrée et la prise d’antibiotiques réduisent la diversité du microbiote.
La fermentation comme alliée
Une alimentation diversifiée et équilibrée, on dit oui ! Mais ce que l’on aime encore plus chez nous, c’est rechercher des produits de qualité élaborés le plus naturellement possible. Je pense avant tout aux fermentations, ces super-héros du quotidien mis à l’honneur sur la scène food actuelle : le vin, la bière (avec modération of course), le kombucha, les légumes, le pain, etc.
La fermentation est la modification des aliments par des microbes. La plus connue, la fermentation alcoolique, est une réaction entre l’eau, le sucre et les levures qui produit de l’alcool, du dioxyde de carbone et des arômes. La fermentation permet aussi la création de nouvelles vitamines, comme la vitamine B du yaourt. Les fermentations spontanées offrent une expérience unique par leur identité.
Elles permettent de s’affranchir de la standardisation imposée par les levures industrielles et d’enrichir notre microbiote.
Plus de temps à perdre pour prendre soin de vous
Le microbiote joue aussi un rôle majeur dans de nombreuses autres interactions, notamment avec le cerveau. Préserver cette symbiose personnelle est une nécessité pour vous maintenir en bonne santé !